RÉPLIQUE AU DOCTEUR, RÉGINALD BOULOS Par Ernest Léon
- Le docteur, Réginald Boulos est-il accablé de malédictions ?
Pour avoir osé lâcher une telle phrase sur les ondes d’une station de télévision haïtienne : ‘’J’ai toujours envoyé des gens dans toutes les manifestations pour cibler, contrôler les manifestants, afin de faire obstacle aux casseurs, aux pyromanes et aux pilleurs’’. ‘’J’ai le droit, ajouta-t-il’’.
Oui, il a le droit, je dirai même qu’il a tous les droits dans ce pays-savane. Droit de vie et de mort, droit d’expropriation, droit d’exploitation, droit de corrompre, droit de franchises douanières, d’impôt et de taxes, droit de faire et de défaire les Présidents. Il a le droit en tout et partout; il a même le droit d’empoisonner. Et c’est tout à fait normal, puisqu’il est l’arrière, l’arrière, l’arrière-petit-fils de Dessalines. Qui oserait lui contester ces droits ? Personne, car, il n’est pas un quidam dans ce pays.
‘’J’ai toujours dépêché des hommes dans toutes les manifestations pour faire obstacle aux casseurs, aux pyromanes et aux pilleurs’’. ‘’J’ai le droit, oui, j’ai le droit’’.
Une phrase percutante qui prend tout son sens dans le contexte actuel.
Monsieur, Réginald Boulos, médecin, laborantin, homme d’affaires, l’homme qui vante toujours son intelligence et son génie. Est-il tombé sur la tête ? Est-il devenu cinglé ? Est-ce que les parents des enfants tués par le sirop magique réputé/accusé, de la fratrie de l’arrière, l’arrière, l’arrière-petit-fils de Dessalines, ont allumé une lampe à son postérieur (d’après la formule originale créole) ?
Un fait est que, la réponse des 100% de réparations aux victimes n’est pas encore connue de tout le monde.
Possible, oui tout est possible dans ce pays où les hommes ont le pouvoir de capturer la pluie, faire rouler le tonnerre et déclencher les foudres du ciel. Dans n’importe quel pays, quiconque aurait vociféré publiquement une telle phrase serait vite arrêté pour interrogation.
Nul n’ignore que seule la police détient le droit de contrôler et sécuriser les manifestations. Nul ne méconnait non plus, quand la colère d’un peuple lui monte à la tête, à ce moment-là, son cerveau frise la paralysie, il ne fonctionne qu’avec sa moelle épinière. Aucune force ne peut le contenir. Il peut détruire une pyramide en un clin d’œil; démolir et broyer un tank de guerre avec ses ongles dans l’espace d’un cillement; ployer un tronc d’acier comme une branche d’arbre qu’on brise sous nos pieds.
C’est cette colère qui a engendré la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789; c’est cette exaspération qui a suscité la révolte des colons américains face à l’Angleterre en 1774; et c’est cette même furie qui a enfanté Vertières dans l’ébullition d’un puissant volcan, le 18 novembre 1803.
Suite à ces épisodes historiques, on peut se rendre à l’évidence que ce n’est pas avec des ‘’bonbons en poche’’ que le docteur, Boulos a l’habitude de lâcher ses hommes de main, ses engagés, ses molosses dans les manifestations pour superviser les manifestants.
C’est sûr qu’ils ont tous leur (pied cochon)/révolver, attaché à leur ceinture dessous leur chemise. Et s’ils sont déguisés en faux policiers, ou de vrais policiers corrompus portant cagoule, et, armés lourdement; vous imaginez la suite…
Dieu seul sait combien de vies humaines ces dobermans, ces cerbères ont bousillées ont déchiquetées au cours de ces nombreuses manifestations où des jeunes, des femmes et des hommes ont vomi leur sang pour libérer Haïti.
Dans un pays où le crime court sans entraves, les sentiers tortueux des plaines et des mornes; les rues et les ruelles, les boulevards, les places publiques et les quartiers populaires des villes, sans obstacle; personne n’est à l’abri, car le crime est aveugle.
Aujourd’hui, la femme-justice se trouve, malheureusement, à genoux, le dos courbé, sa balance dans la poussière, comme ça balance dans la poussière. Elle frisonne de mépris, elle gémit et pleure d’inutilité ! Sans qu’aucun bon samaritain ne vienne à son secours.
Haïti s’enfonce dans un gouffre à une vitesse vertigineuse. Le monde est aphone, le fracas des violences orchestrées l’abasourdit et la fumée des incendies criminels l’aveugle.
Quand dans une société un homme/fratrie (entreprise) a pu empoisonner une centaine d’enfants sans que la justice sévisse contre lui, on peut juger l’omnipotence de cet homme. Le feu journaliste, Jean-Léopold Dominique avait dénoncé avec vigueur et insistance ce crime abominable. Quelqu’un pensant, croyant qu’Il a le droit de souffler sur la bougie de sa vie, l’a fait tout simplement, un matin du 3 avril de l’an 2000, et l’enquête se poursuit depuis lors.
C’est Éric Laurent qui disait, dans son livre titré : La face cachée du 11 septembre. ‘’Que le silence est une arme redoutable pour étouffer la vérité. Et il possède un allier aussi efficacement pervers que lui : l’oubli’’.
- Léon, Natif natal
17 septembre 2020