Les Chimères-Macoutes de Donald Trump par Henri Piquion
«Je ne peux pas perdre ces élections à moins qu’il n’y ait des fraudes massives. » « Dans ce cas qu’allez-vous faire? » « Il y a un nombre important de vrais Américains qui ne vont pas rester les bras croisés et laisser l’extrême gauche, les immigrants, les pilleurs, les violeurs et la racaille des bas-fonds détruire notre pays. Ils sont en attente. Ils sont prêts à reprendre leur pays en main … par quelques moyens que ce soit. » Quand la question a été posée à des partisans armés de Donald Trump, leur réponse a été donnée en une phrase claire, pas en deux : « Ce sera la guerre civile. »
Je crois que la plupart de ceux qui ont, comme moi, entendu ces propos ont eu envie de relire les journaux des grands pays comme les États-Unis, le Canada, la France ou même d’autres qui ont trouvé sans hésitation les mots qu’il fallait pour nous traiter de sauvages, d’arriérés politiques, de dictateurs, de kidnappeurs de pouvoir quand l’un ou l’autre des compétiteurs politiques de nos pays refusaient les résultats des élections quand ils ne leur étaient pas favorables.. Il est souvent arrivé à ces puissances (les É. U. et la France ouvrant la marche) d’envoyer leurs armées arbitrer les élections en faveur de leurs poulains, et même de convertir des disputes politiques locales en véritables guerres civiles. Elles ont même déjà fait pire.
Alors qu’on s’attendait de leur part aux condamnations coutumières, celles qu’on aurait entendues s’il s’était agi de notre pays ou d’un pays africain, les éditorialistes et les chroniqueurs politiques ont préféré insister sur « la solidité des institutions américaines » qui vont pouvoir résister aux assauts des malfrats. Comment faire confiance aux « institutions » quand celle qui doit être la plus objective, la moins engagée dans la partisanerie ou l’idéologie, donc la plus neutre et la plus impartiale, celle qu’on considère comme la chienne de garde de la justice et le dernier rempart du Droit, quand l’institution judiciaire libère des policiers qui plaident la légitime défense après avoir publiquement assassiné par balles des prévenus désarmés, menottés, plaqués au sol, ou des femmes couchées dans leurs lits ou des enfants qui jouent dans la cour de chez leurs parents!
Pour parodier Réal Caouette, les institutions sont « comme la tour de Pise (elles penchent) toujours du même côté ». Et, ce n’est pas du nôtre. Nous ne nous faisons aucune illusion : nous savons que Joe Biden ne va pas les redresser, qu’il n’en aura pas les moyens, qu’il ne cherchera même pas à s’en donner les moyens s’il ne veut pas mourir comme Robert F. Kennedy ou Martin Luther King. Nous savons par contre que Donald Trump, qu’il gagne ou qu’il perde, va renverser cette tour sur nous et nous en écraser. Comment alors faire confiance à ces « institutions dites solides »? En ne leur donnant pas le choix si elles doivent se prononcer, mais d’abord en amont, en votant massivement pour Joe Biden de façon à enlever aux chimères-macoutes de Donald Trump tout prétexte à incendier le pays, à déclencher cette guerre civile appréhendée dont nous serons les premières victimes en nos qualités d’immigrants, de Noirs et de pauvres.
« Quel message avez-vous pour vos partisans? » « Qu’ils se préparent en attendant (mes mots d’ordre). » C’est la réponse d’un chef de gangs, d’un chef de bande de macoutes-chimères de ceux qui circulent en 4 x 4 plutôt qu’à motocyclettes. C’est la parole d’un grand prêtre du Ku Klux Klan initiatrice d’assassinats, de lynchages, de viols, de kidnappings et d’incendies. Les Haïtiens vivant aux États-Unis, surtout ceux de la Floride vont signifier à Donald Trump qu’il n’aura pas le temps de donner ses mots d’ordre parce que leurs votes comptent et qu’ils vont voter pour sauver de l’apocalypse le pays où ils vivent en se promettant de s’organiser comme communauté unifiée afin que demain Haïti, leur seul pays à eux, tire bénéfice de leurs votes d’aujourd’hui.
Dans 2 jours les élections vont se jouer en Floride. Rappelez-vous que c’est dans cet État qu’elles ont été volées à Al Gore en faveur de Georges W. Bush qui a entraîné le monde dans une guerre inutile, coûteuse et assassine en Irak. L’histoire ne doit pas se répéter. Chaque voix pour Joe Biden est une voix contre une agression contre l’Iran. Et cela nous regarde, car toute guerre est un recul pour l’humanité entière, et d’abord pour les pays sans voix. (14 :29pm)