HAÏTI RENAÎTRA : Il Est Minuit, Partout en Haïti. Par Jean Willer Marius et Jean Jackson Michel
Comme Néron l’empereur jouant de sa viole un air d’opéra, alors que par ses bons soins la ville de Rome s’embrasait. Le président haïtien n’en a cure que le pays qu’il prétend diriger devient, de facto, ingouvernable. Des foyers de violences alimentés par les fonds de l’état, ou des fonctionnaires usant de leur pouvoir pour vendre à l’état ses propres biens en passant par des bavures policières qui ôtent la vie à de très jeunes pousses quand on ne fait pas venir tout simplement des mercenaires pour accomplir la sordide besogne. Haïti en prend plein la gueule. Des recherches plus poussées nous avaient appris plus tard que Néron était un empereur fou. Les mêmes causes continuent-elles de produire les mêmes effets dans les mêmes circonstances chez tijov ?
La rareté planifiée du carburant aura été la goutte de gaz qui fait renverser le trop-plein. Cette équipe est condamnée à être immédiatement renvoyée pour vol à répétitions, corruption étatisée, incompétence avérée, et une mauvaiseté naturelle. Alors que la flotte de véhicules consommatrices de denrées pétrolières s’accroît, cette équipe revoit la commande à la baisse. L’argent qu’on devrait normalement utilisé pour passer commande à temps a été détourné pour arroser des parlementaires qui ne sortent de leur repaire que pour produire un vote contre rançon. Où est donc le commissaire du gouvernement tandis que la clameur publique dénonce le premier ministre désigné pour corruption de parlementaires? L’impunité est à ce point tel qu’un haut dignitaire de l’état toujours en poste; massacre sa propre population, et, qu’un sénateur assermenté se vautre dans le kidnapping pour pouvoir mette plus de paille dans ses bottes.
Il est minuit en Haïti, il n’y a pas de décalage entre le Nord et le Sud, car l’ordre sociopolitique disparaît avec le type. Les flèches lancées par la presse de luxe et acquise ne sont pas dirigées vers les bonnes cibles. On criminalise la lutte populaire au profit de l’oppresseur. Leurs analyses intéressées donnent raison aux anciens et nouveaux colons qui croient que ce peuple de Nègres ne mérite pas de connaître le bonheur et qu’on doit tout faire pour leur empêcher l’accès aux programmes sérieux de développement. Le peuple haïtien attend encore l’adresse d’une université nord-américaine en Haïti ou d’un centre professionnel digne de ce nom. Cette pérennisation de l’assistanat participe de cette ancienne mouvance qui consiste à nous maintenir la tête sous l’eau, alors que l’enquête se poursuit.
Que l’étranger se méprenne sur le véritable chaos qui sévit en Haïti où les jeunes de 11 à 23 ans évincent les adultes de 24 à 35 ans dans le commerce ouvert de la prostitution, on pourrait le comprendre, car eux autres ne jurent que par le maintien de l’ordre constitutionnel, décidant sur des rapports qu’ils reçoivent d’émissaires souvent corrompus, à coup de millions, par le pouvoir en place. Mais quand des Haïtiens du terroir, témoins privilégiés de l’état d’abêtissement du peuple haïtien réduit à la prostitution au gangstérisme et à la mendicité; dont le quotidien est alimenté de tirs nourris et de gaz lacrymogènes, ne jurent que par le terme de ce régime pourri et génocidaire; appellent à un véritable questionnement sur la définition du terme patriotisme en Haïti.
Cette nouvelle journée de violence en Haïti, où nous frôlons la guerre civile, devrait être la dernière. Comme un faible écho à la répression policière, des barricades enflammées sont dressées partout. L’école ne peut pas fonctionner, les portes des bureaux de l’état et des commerces privés demeurent fermées. La population est prise au piège. Le pays est ingouvernable. Un jeune homme est exécuté à Diquini par des policiers cagoulés sous les yeux de sa femme. Et cette unité de la police ne serait pas à sa première exécution.
Un tel déchirement du tissu social où les jeunes se transforment en bandits armés, survie oblige, devrait interpeller la conscience du monde entier sur la nécessité d’une refonte sans délai du système établi. Le peuple aura beau lutter, s’exprimer sans ambages sur ses véritables intentions de changer son destin si l’affaire n’est pas portée comme il faut au niveau international nous ne serions donc pas au bout de nos misères.
À bas, Jovenel au palais national! Vive Jovenel, au pénitencier national aujourd’hui !
C’est la seule expression de la démocratie qui doit prévaloir en Haïti. Mais Bon Dieu de quel crime nous accuse-t-on pour continuer à nous imposer ce fou furieux au pouvoir ?… 16 septembre 2019